Kendõ

C'est l'art de l'escrime japonaise. Kendõ a pour but la formation du caractère, le développement physique et la rapidité du jugement. Kendõ est empreint d'une philosophie noble et enseigne la courtoisie et le respect d'autrui. Cette discipline apporte la sérénité et la clarté d'esprit. Les assauts sont d'une grande beauté. Ils se pratiquent en armure au moyen de sabres de bambou nommés Shinaï. Kendõ fait l'objet d'un cérémonial remarquable. Aucunes frappes de bucheron n'est tolérée chez nous.

La grande chance du Kendõ à l'heure actuelle c'est de ne pas avoir une unicité dans la technique. Qu'il soit en visite dans un dõjõ d'Osaka, de Los Angeles, de Paris, un yudansha (titulaire d'un Dan) de Kendõ pourra, à l'invite cordiale du professeur, s'entraîner directement avec les autres pratiquants. Certes, des différences apparaissent dans les expressions personnelles du combat et dans les façons d'enseigner le Kendõ mais la technique fondamentale est à peu près identique. Ce fait est dû principalement au large courant des échanges entre le monde du Kendõ japonais et les groupements de Kendo des différents pays où on le pratique.

La finalité du kendõ réside dans l'assaut, c'est-à-dire l'affrontement duel où chacun des deux pratiquants cherche à délivrer des frappes valables sur certaines des parties protégées de l'autre en restant le moins possible vulnérable. Cet assaut peut être libre gi geiko ou codifié et arbitré dans le cadre de la compétition shiaï ; dans chaque cas il se déroule dans le respect des règles du jeu. L'absence de brutalité, la retenue d'actions dangereuses ou interdites excluent, chez nous, la force dans les échanges échanges. Ce qui malheureusement n'est pas le cas partout.

Le kendõ peut être pratiqué à tous les âges par des femmes et des hommes en bonne santé. L'assaut libre peut ainsi mettre en présence des pratiquants de sexe, d'âge, de niveau d'expérience, semblables ou différents. Lorsqu'il y a une supériorité manifeste de l'un des pratiquants, l'usage veut, pour pouvoir tirer le meilleur profit de l'échange, que le plus expérimenté adapte sa pratique au niveau juste un peu supérieur à celui de l'autre. Cette pratique différenciée marque la maîtrise de son efficacité pour le plus expérimenté, et hausse le niveau des réalisations pour l'autre.

C'est la très grande chance de la nature du kendõ de rendre possible et véritable jusqu'à un âge avancé, cette opposition entre tous les pratiquants qui leur permet de pouvoir mesurer les progrès qui sont, bien évidemment, fonction des capacités et du temps consacré par chacun.


Les effets du kendõ :


Le kendõ, comme les autres activités, ne paye de retour qu'à la mesure des efforts qui lui sont consacrés. Un entraînement régulier (deux séances par semaine au minimum) aura déjà, à l'intérieur et en dehors du Dõjõ d'heureuses répercussions sur le pratiquant dans les domaines :

de la santé: en Kendõ, l'habitude de courir en manœuvrent l'arme fournit un volume d'exercice utile pour lutter contre les méfaits de la sédentarité; elle contribue à acquérir et à conserver la forme, elle donne l'accoutumance à l'effort.

du psychisme: le fait d'être constamment sollicité dans des situations d'opposition et d'en résoudre les problèmes avec une marge d'erreurs qui s'amenuise avec la pratique, le fait de crier, contribuent à réduire les tensions et les inhibitions, chez le pratiquant et l'aident à se dégager progressivement du stress posé par le rythme de la vie moderne.

du développement des facultés : la prise de conscience de son propre corps dans la réalisation d'actions complexes améliore l'aisance générale et développe l'acuité sensorielle.

de la socialisation : le fait d'affronter dans les assauts, pendant des années, toutes sortes de partenaires modifie la conception des rapports inter-humains, diminue l'égoïsme et en transformant l'agressivité, conduit au respect de soi-même et des autres, facteur essentiel d'une meilleure harmonie entre les êtres humains.


Concept du Kendo


Le kendo est conçu pour discipliner le caractère de l'homme à travers la mise en oeuvre des principes du sabre. Le but de la pratique du kendo est de former l'esprit et le corps, de cultiver un caractère vigoureux et par un entraînement correct et rigoureux, de s'efforcer de progresser dans l'art du kendo, de tenir en estime la courtoisie et l'honneur, de coopérer avec les autres en toute sincérité et de toujours poursuivre la culture de soi. Ainsi chacun sera capable d'aimer son pays et la société, de contribuer au développement culturel, de promouvoir la paix et la prospérité entre tous les peuples.

Cette conception d'une activité martiale en tant que contribution essentielle à la paix universelle ne peut surprendre que ceux qui, voyant le combat de l'extérieur, le qualifient de violent, brutal, propre à entretenir des dispositions d'agressivité. La base du comportement du pratiquant dans l'assaut est la conception que l'autre que l'on essaye de vaincre avec acharnement, est le partenaire indispensable pour les progrès. Chaque victoire remportée l'est sur soi-même, et il n'est pas sûr que le prochain combat ne voit la défaite. Cette double conception d'un adversaire/partenaire et de l'adversaire à battre d'abord en soi-même, se fait jour au fil de l'entraînement et des progrès réalisés elle canalise l'énergie agressive et domestique la violence.